Sababa 5
“Dès la première track, j’ai su que je les programmerai un jour… “
Une montée lente et magnétique, un souffle de son qui soulève la poussière des routes intérieures et dépose des mirages de mélodies méditerranéennes sur la peau. Une écoute et le monde bascule : le groove s’installe en profondeur, les pensées s’allègent, le temps se dilate. Psyché sans cliché, beauté analogique sans démonstration nostalgique, leur son est un courant chaud qui traverse la nuit comme une caravane lumineuse et nous faire perdre un peu pied ; on y dérive, on s’y pose, on y rêve en plein jour.
LA PROG NE TIENT PARFOIS QU’À UN PHIL…
Où et quand les as-tu entendus pour la première fois ?
Chez moi, en plein hiver, dans une émission d’Iggy Pop sur la BBC que l’on m’avait vivement recommandé d’écouter pour la selecta…et voilà. En un morceau, un seul, tout a basculé. Écouté dix fois dans la journée. Ce genre de track qui ne demande aucune vérifica0on, aucun recul. Juste une évidence. Dès la première écoute, j’ai su qu’ils feraient par0e du fes0val. Pas besoin d’études, pas besoin de live. Juste un coup de coeur immédiat.
3 mots pour qualifier leur musique ?
Onirique. Psychédélique. Méditerranéenne. Une musique analogique des années 70 au goût d’Orient, centrée sur le groove, traversée de mélodies qui serpentent. C’est beau, simplement, avec cette élégance de Wrecking Crew qui tient la colonne, et laisse le songe faire le reste. Leur musique flotte comme un rêve éveillé, suspend le temps et ouvre des paysages intérieurs. Elle déforme le réel, fait planer, et entraîne dans une transe lumineuse dont chaque mélodie respire la chaleur des rivages et les parfums d’Orient, dans les teintes d’un monde ancien qu’ils ont eux-mêmes réinventé.
Quand tu fermes les yeux sur leur son et que tu imagines une scène, ça donne quoi ?
À bord d’un 4×4 cabossé dans un désert montagneux, poussière dans l’air, horizon tremblé. Tu es là et pas là à la fois, porté par une solitude rythmique qui te soulève et t’allège. Ça pourrait être dans un train, ou sur un canapé d’ailleurs, la route est mentale mais le voyage est réel…
Une anecdote de programmation ?
Programmation de mix, mais pas de festival alors ! Après avoir découvert cette track, j’avais une envie irrépressible de la glisser dans le mix que je préparais pour la première partie de Carl Cox et Blessed Madonna au Festival Yeah… mais son rythme psyché la rendait difficile à caler. Le lendemain, Laurent G. me parle d’un dj qui a passé un son complètement génial… La fameuse track, nom d’une vache. Alors comme je n’ai pas réussi à la caler comme je le voulais, je me suis rattrapé en les programmant.